Canal cervical étroit Colonne cervicale

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LE CANAL CERVICAL ETROIT :

  • De quoi s’agit-il ?

Le canal cervical étroit est un rétrécissement du canal dans le lequel se trouve la moelle épinière et les nerfs des membres supérieurs.

Ce rétrécissement se produit au niveau osseux et au niveau du disque intervertébral soit séparément soit, ce qui est le plus fréquent, sur les deux structures en même temps.

La cause la plus fréquente en France est l’arthrose.

Chez certains, il peut exister un canal dit « constitutionnellement étroit » c’est à dire que les dimensions du canal sont moins importantes naturellement que chez la moyenne de la population.

Ce rétrécissement du canal cervical peut entrainer une compression sur les nerfs contenus dans le canal cervical (que l’on appelle également les « racines cervicales ») le plus souvent dans une zone particulière du canal cervical que l’on nomme le foramen et être responsable de « de névralgies cervico-brachiales ».

Ce rétrécissement peut également entrainer une compression de la moelle épinière et les manifestations qui en résultent sont appelées « myélopathie cervicarthrosique ».

  • Quels sont les symptômes ?

Dans le cas où seul un nerf est comprimé (NCB), le symptôme sera une névralgie cervico-brachiale c’est à dire une douleur dans le cou, l’épaule, le bras, l’avant-bras et la main, plus ou moins intense, accompagnée parfois de fourmillements dans un ou plusieurs doigts et d’une perte de force pour certains mouvements.

Dans le cas où la moelle épinière est comprimée (myélopathie), il se produit des fourmillements dans les deux mains plus ou moins complètement, une maladresse dans les gestes fins (boutonner les vêtements, coudre, bricoler avec de petits objets…) puis quand le tableau s’aggrave une difficulté à la marche avec une instabilité, des troubles sexuels, des troubles sphinctériens.

  •  Comment fait-on le diagnostic ?

L’IRM est l’examen le plus performant surtout dans le cadre de la myélopathie cervicarthrosique : elle montre des signes de souffrance de la moelle (« hypersignal médullaire »). Elle montre également la compression d’une racine dans son foramen.

Le scanner TDM peut également être utile car, s’il est moins performant pour étudier la moelle épinière et les racines nerveuses que l’IRM, il fournit des renseignements plus intéressants que l’IRM sur l’os et donc sur ce qui comprime la moelle et/ou les racines.

Les radiographies peuvent également être utiles.

Dans le cas de myélopathie débutante, dont les signes cliniques sont très discrets, un examen neurologique électrique appelé « potentiels évoqués » (PES) peut être réalisé, il permet de détecter de signes de souffrance de la moelle épinière à leur tout début.

  • Evolution :

Le plus souvent, les signes vont progressivement s’aggraver avec le temps par palliers.

Dans le cas d’une névralgie cervico-brachiale sans atteinte de la moelle épinière, un traitement médical à base d’antalgiques et d’anti-inflammatoire peut diminuer les symptômes mais il n’existe pas de traitement médical qui permet de faire disparaître la compression du nerf.

Dans le cas de la myélopathie, il n’existe pas de traitement médical ou rééducatif efficace.

  • Quelle est la place de la chirurgie ?

En cas de névralgie cervico-brachiale par compression d’une racine nerveuse dans un foramen, on peut proposer, lorsque les traitements à base de médicaments n’ont pas permis une amélioration après 6 à 8 semaines d’évolution, une intervention chirurgicale.

Dans la plupart des cas, on propose une décompression du nerf souffrant associé à une arthrodèse cervicale (on bloque définitivement deux vertèbres l’une avec l’autre) par voie antérieure c’est à dire en passant en avant du cou, associée à une « uncosectomie » c’est à dire que l’on retire une petite partie des vertèbres (« l’uncus ») afin de libérer dans le foramen le passage et la sortie du nerf comprimé.

Dans la myélopathie il faut décomprimer le passage de la moelle dans le canal cervical.

On peut proposer des gestes équivalents à ceux utilisés dans la NCB ou, s’il y a plusieurs zones rétrécies, une décompression plus large nécéssitant une ou plusieurs résections de corps vertébral ou « corporectomie ».

Dans ce cas, on remplacera la perte osseuse antérieure par une « cage » de même hauteur que le corps vertébral réséqué ou par un fragment osseux de crête iliaque qui fera le même office. 

On associé en général à la greffe osseuse une ostéosynthèse c'est à dire une fixation complémentaire par une plaque vissée antérieure. Cette plaque (en titane) est fixée dans les vertèbres par des vis afin que la colonne retrouve de suite une stabilité suffisante jusqu'à consolidation complète de l'arthrodèse.

Quand le rétrécissement est étendu et se produit sur plus de trois vertèbres, on choisira plutôt un abord postérieur c’est à dire que l’ouverture se fait sur la nuque.

la décompression sera faite soit par une « laminaplastie » c’est à dire que l’on agrandit le canal cervical en écartant le lame de la vertèbre soit une « laminectomie »c’est à dire que l’on retire la lame de la vertèbre, cette dernière option nécessitant de réaliser une fixation postérieure complémentaire ou arthrodèse.

  • Quels résultats en attendre ?

En cas de névralgie cervico-brachiale, la chirurgie peut apporter un soulagement complet des douleurs radiculaires.

En cas de myélopathie, il existe une souffrance plus ou moins importante de la moelle épinière qui peut être irréversible.

La chirurgie peut raisonnablement stabiliser le tableau c’est à dire éviter qu’il ne s’aggrave inéxorablement.

Parfois, l’intervention permet de faire disparaître les signes qui étaient présents mais il est difficile de certifier à l’avance que l’intervention permettra d’obtenir une amélioration importante ou complète du tableau clinique initial.

La chirurgie ne traite pas les douleurs cervicales.

  • Imagerie :

IRM en coupe horizontale d'un canal cervical rétréci, moelle sans espace de sécurité.

IRM coupe sagittale du canal cervical, moelle à l'étroit mais sans lésion de myélopathie.

IRM sagittale mais dans ce cas, lésions d'hypersignal de la moelle au niveau des zones de compression signant une myélopathie en C4C5 et en C5C6.

Lésion de myélopathie sur une coupe horizontale par compression médullaire.

TDM : coupe  sagittale latérale au niveau des foramen montrant 2 sténoses par envahissement ostéophytique des foramen par l'arthrose développée au niveau des disques inter vertébraux..